Les ressources agricoles

Le sol du Tell est pour l'essentiel argileux et de texture fine, assez poreux pour retenir l’humidité à la saison sèche.

Cette argile forme une croûte l’été. L’hiver, elle empêche l’écoulement de l’eau.

Les sols de dépressions comme la vallée de l’Oued Khalled souffre de la présence de sels qui descendent de la montagne triasique : de nombreux torrents s’appellent d’ailleurs Melah (=sel).

Les terrains situés sur des pentes sont plus légers et plus faciles à travailler que les fonds de vallée.

 

Le développement agricole a été favorisé, à l'époque romaine, par la qualité de l'irrigation et des voies de communication (routes, ponts...), le maintien d'une paix durable et la production d'un surplus exportable.

Ce savoir-faire agricole héritait de celui de l'époque Numide connue notamment par la traduction du traité de Magon en Gréc et en Latin

Les installations agricoles préromaines, construites en matériaux légers ont été effacées par l'importance des aménagements faites à l'époque impériale et ils sont encore peu étudiés.

A l'époque romaine s'étaienit développés de grands domaines agricoles privés.

La culture des céréales 

Le grain était transporté probablement sans être moulu et dans des sacs qui n’ont pas laissée de traces archéologiques. Dans toute la région de Dougga ont été retrouvés les vestiges de nombreuses meules servant à moudre le grain pour la consommation locale. Les petits moulins étaient constitués d’une base conique (meta) sur laquelle tournait un tambour (catillus). On a retrouvé également de multiples petites meules à rotation manuelle qui à servaient à moudre  de petites quantités de grain.

L’Afrique était avec l’Egypte (la Sicile et la Sardaigne) un des greniers à blé de Rome, et elle exportait aussi sa production vers l’Orient hellénistique. Elle fournissait l’annone (le service chargé du ravitaillement de Rome). Les routes aboutissaient aux grands ports d’où la production était exportée (Carthage, Utique et pour la Numidie Hippone).

La vallée de la Medjerda et la région de Dougga étaient particulièrement prospères. On y pratiquait une culture mixte  de céréales (blés  et orge) et de légumes, sous les oliviers. Ces arbres offraient l’avantage de bien fixer le sol fertile sur les terrains en pente. Certaines inscriptions attestent de l’active céréaliculture pratiquée dans la région, telles que la Lex Hadrianea provenant de grands domaines impériaux et des  inscriptions de Numlili (site voisin de Dougga) et de Teboursouk (Thubursicu Bure).

L’huile

L’activité qui a laissé le plus de traces est l’oléiculture. de nombreuses installations agricoles (pressoirs et meules) ont été retrouvées.
L’huile se conservait et se transportait dans des amphores mais sans doute aussi dans des outres en cuir dont rien n’a subsisté.

L’olivier était plus répandu dans l’antiquité qu’aujourd’hui et il prédominait autour de Dougga, région reproductrice d’une huile de qualité supérieure. Les établissements ruraux  très nombreux étaient le plus souvent petits et ne disposaient généralement que d’un seul pressoir. Ils étaient régulièrement répartis sur le territoire ce qui évitait les rais de transport, chaque cultivateur traitait sa propre production.

Le surplus destiné à l’exportation était acheminé par la route. La réseau des voies de communications qui relaient les villes de la région été particulièrement dense. Toutes les villes se trouvaient à proximité de terrasses fertiles et de carrières et elles se situaient sur des hauteurs.

La culture de la vigne était en revanche relativement faible dans cette région .
Les installations  agricoles les plus nombreuses dont les vestiges ont subsisté, datent du IVème siècle  après J,C, mais l’activité agricole dans la région était déjà intense dès l’époque numide.

Les infrastructures

Les villes étaient alimentées  en eau par des aqueducs. Celui de Dougga est particulièrement conservé . il serpente entre les collines sur 11.km de longueur depuis la vasque de captage de la source jusqu’à son arrivée aux grandes citernes de  Aïn Hammam. Il alimentait les thermes et les fontaines publiques de la ville. Il franchissait les dépressions sur des ponts et comprenait même un système de siphon permettant à l’eau sous pression de franchir une dénivellation importante.

Un autre grand aqueduc de la région  est encore visible dans le paysage, celui de Chemtou.   L’eau des  aqueducs conservait essentiellement l’alimentation des villes. L’eau de pluie et les sources, grâce à l’aménagement des terrasses  permettait d’irriguer les cultures.

La Medjerda constituait un axe de communication fluviale important utile aussi à l’exportation du marbre de Chemtou, un matériau dont l’emploi est largement attesté à Rome comme dans l’empire.