Le sanctuaire de Saturne

Ce vaste sanctuaire est orienté vers l’est et la crête du Djebel Khalled sur laquelle passait la frontière (Fossa Regia) entre la province romaine d’Africa et le royaume numide entre 146 et 46 avant J.C. Sous l’édifice actuellement visible, l’archéologue Louis Carton a identifié un sanctuaire de Baal, la divinité phénico-punique dont Saturne prit l’identité en Afrique romaine.

Des centaines de stèles votives et de nombreuses urnes cinéraires contenant des restes d’animaux sacrifiés ont été découvertes dans des fosses sous la cour. Certaines stèles inscrites attestent l’existence du lieu de culte depuis le Ier siècle . avant J.C. au moins.

La dédicace, gravée en 195 après J.C. sur la frise du quadriportique de la cour, commémore les somptueux travaux pour la réalisation desquels Lucius Octavius Victor Roscianus légua plus de 50 000 sesterces à la cité.

Le sanctuaire se composait de trois salles cultuelles qui occupaient le fond du portique occidental. Saturne était honoré dans la cella centrale, exhaussée par rapport aux cellae latérales, devant laquelle deux empreintes de pieds (vestigia) rappellent le déroulement d’un rite. Ces trois pièces étaient décorées de niches et couvertes de voûtes en béton.

Leur plafond était stuqué: le bloc effondré dans la cella centrale porte encore les traces d’une décoration de rinceaux de vigne. Des citernes destinées à collecter les eaux de pluie sont aménagées sous le sol de la cour.

Il semble que, dans un premier temps, on accédait à la cour par une entrée axiale dont les vestiges sont encore visibles et que, avec la construction du portique de façade, à l’est, une nouvelle entrée ait été pratiquée dans l’angle sud-est de la cour.

Le monument fut abandonné avant le Véme siècle après J.C , date à laquelle ses matériaux furent remployés dans la construction de l’église de Victoria, située en contrebas.

   Plan actuel du Sanctuaire de Saturne

   Plan de la Restitution du Sanctuaire de Saturne