AccueilLiens UtilesPublicationsPlan du site
Rechercher :
Présentation générale Dougga à travers l'histoire Circuits Dougga et sa région Investir à Dougga Informations pratiques Evènements Galerie photos Contact
Dougga à travers l'histoire
Présentation historique
L'écriture à Dougga
Carte de Dougga
La Période Préromaine
La Présence Humaine
Les Structures Préromaines
La Muraille
Le Mausolée d'Atban
Le Monument dit temple de Massinissa
L'épigraphie libyque
La Généalogie
La Période Romaine
L'Originalité de Dougga
Le Territoire de Dougga
L'Urbanisme à Dougga
Le Forum
La Place de la Rose des Vents
Le Marché et l'Abside De Mercure
Les Monuments de Spectacle
Les Monuments Hydrauliques
Les Édifices Religieux
L'Habitat
Les Entrés Monumentales
La Nécropole
La Période Byzantine
L'Hypogée chrétien
L’église de Victoria
La Forteresse Byzantine
La Période Médiévale
Les mosaïques de Dougga au musée du Bardo

Le Mausolée d'Atban

Le nom du site de Dougga demeure attaché au célèbre mausolée libyque (dit libyco-punique par L.Poinssot) qui intéressa les voyageurs dès le XVIIème siècle ; c’est de 1631 que date la première mention du monument et de l’inscription bilingue qu’il portait.

Ce même monument sera « dessiné » et décrit par le comte Borgia au XVIIIème siècle .

Le XIXème siècle verra la destruction d’une partie de ce qui restait debout pour la récupération de la fameuse inscription bilingue par le consul anglais Thomas Reade.

L’œuvre de Louis Poinssot restera marquée par l’entreprise de restauration du mausolée qui eut lieu au début du XXème siècle.

Le mausolée de Dougga a déjà  fait l’objet de plusieurs études  « l’ensemble, formé de trois étages et d’une petite pyramide, se rattache au type égyptien de la pyramide dressée sur un dé, type qui fut adopté par les Phéniciens ( comme aussi par les Grecs) et dont les variétés furent nombreuses » ..

L’intérêt s’est naturellement porté sur l’inscription bilingue, Libyque/Punique, que portait ce monument et depuis la publication des papiers du comte Borgia, sur le contenu possible de la deuxième inscription, entièrement perdue et qui, d’après le

croquis de Borgia, faisait pendant à celle qui est parvenue jusqu’à nous ; la lecture du premier mot de cette dernière est rendue difficile, pour ne pas dire impossible car seule la deuxième partie du mot est parvenue jusqu’à nous, le début, comptant deux à quatre lettres, est perdu à jamais ; nous ne reviendrons pas sur les interprétations de cette bilingue ; les lectures du premier mot considéré comme étant le mot clé [MN]SBT, [M]SBT, [‘Q]BT, [Z HM’]SBT  montrent que le problème reste entier, la seule certitude réside dans les deux lettres conservées Bet et Tet, le Sadé peut aussi être retenu ;
La question de la bilingue donc du mausolée reste posée :

  • La restitution d’après « l’attente contextuelle » est à avancer avec prudence ;
  • Voir dans cette tombe un cénotaphe nous paraît aussi une hypothèse des plus fragiles. La pratique du cénotaphe n’est pas démontrée chez les Libyens.
  • L’édifice en lui-même a fait l’objet d’une remise en état au début du siècle, restauration qui en a fait, depuis, le monument témoin de l’architecture du second siècle avant J.C. la question de la chambre funéraire n’a pas pu être résolue par le restaurateur ; la seule certitude est qu’il n’y a pas de chambre sous le monument. 

Le mausolée de Dougga demeure aux yeux de certains une tour funéraire dont la chambre n’a pas encore été découverte or le « vide de décharge » du « rez-de-chaussée » peut très bien être en même temps la chambre mais qui aura été violée, la nature même du monument ne peut qu’avoir attiré les curieux intéressés ou non, la fenêtre en facilitant l’accès.

Le second « vide de décharge » du premier étage peut aussi servir de chambre, les deux inscriptions vues par Borgia encadraient justement la fausse fenêtre à ce niveau, côté Est. « Installé sur une haute krépis, le podium inférieur a été utilisé comme chambre funéraire, la majesté du lieu étant signalée, à l’extérieur, par des pilastres d’angle à chapiteaux éoliques.

Le second niveau constitue un temple mais, cette fois, le thème est clairement affirmé sous la forme de 4X4 colonnes ioniques engagées. Le troisième socle est flanqué, lui-aussi, de pilastres à chapiteaux éoliques, et le décor sculpté en ronde-bosse qui court du soubassement au sommet du pyramidion… ». 

Le décor de ce mausolée-tour consiste en chapiteaux éoliques (angles des premier et second étages), gorge égyptienne (coiffant le premier et le second étages), nymphes (aux angles du premier étage), quatre cavaliers (aux angles du second étage) et lion assis au sommet du pyramidion ; sur les quatre côtés du second étage et immédiatement au-dessus du second gradin des bas-reliefs représentants des quadriges.; Poinssot signale qu’il y avait « dans chaque char, deux personnages. Tous les personnages sont actuellement sans têtes, mais trois de ces têtes ont été retrouvées ; l’une est en assez bon état… » . 

Ces éléments d’architecture et la bilingue permettent de situer le monument au cours du second siècle avant J.C. sans pouvoir être plus précis. L’écriture punique utilisée ressemble à celle du « monument à Massinissa » datée du règne de Micipsa.

A un moment où Dougga jouit d’un statut qui lui permet de recevoir « le monument de Massinissa » et d’avoir une organisation administrative complexe et riche en fonctions, à une époque où le royaume numide vit sa période faste à la fois sur le plan économique, social et politique, il n’est pas surprenant qu’y vivent des personnages suffisamment riches pour commander ce type d’architecture funéraire .

Les inscriptions du Mausolée :

Ce monument daté de la fin du IIIème ou du début du IIème siècle avant J.C comportait sur la façade est de son étage inférieur de part et d’autre de l’ouverture de la chambre funéraire, deux inscriptions. La mieux  conservée des deux a été arrachée en 1842, elle se trouve aujourd’hui au British Museum). Le texte écrit en punique et en libyque , complet, fait référence au chef numide ‘ATBAN et aux constructeurs du mausolée.

« Voici l’équipe de ‘ATBAN, fils de IEPMATATH, fils de PALOU, les constructeurs en pierres ABORSH, fils de ‘ABDASHTART MENGY, fis de  OURSKEN. ZAMAR, fils de ‘ATEBAN, fils de  IEPMATATH fil de PALOU ; Et parmi les gens de sa maison, ZEZY, TEMEN et OURSKEN ; les menuisiers MESDEL, fils de NENPSEN et ‘ANKEN, fils de ‘ASHY ; Les forgerons SHEPET fils de BILEL et PEPY, fils de BEBY».
 
Il est exceptionnel que les noms des constructeurs d’un monument soient mentionnés, mais on ignore, le nom du défunt à qui ce mausolée était dédié.

L’hypothèse a été avancée qu’il pourrait s’agir de MASSINISSA.

Ce monument est un des mieux conservés de l’époque numide.

Il a été restauré en grande partie à partir des blocs retrouvés sur place et sa restitution architecturale d’ensemble est particulièrement sûre.

Il est un des témoins majeurs de la grande architecture numide, d’inspiration hellénistique (colonnes ioniques et éoliques) comprenant aussi des éléments d’origine égyptienne (corniche à gorge) comme l’atteste aussi par exemple le mausolée de Chemtou.

 

Accueil | Liens Utiles | Publications | Plan du site
© 2008 Dougga | Powered by www.medianet.com.tn