D’un côté, celle que l’on nomme le pagus, formée de citoyens romains, colons venus d’Italie au début de l’Empire, est considérée comme une partie intégrante de la colonie de Carthage ; elle détient le centre civique (le forum et ses annexes), implanté dans l’ancien centre public de la cité numide.
De l’autre, la communauté indigène forme une civitas (cité), d’une dignité inférieure à celle du pagus, et possédant ses propres institutions et lieux de réunion.
L’histoire politique de Dougga est celle du rapprochement des deux communautés : le pagus devient progressivement autonome par rapport à Carthage, tandis que la civitas acquiert peu à peu des institutions de type latin. En 205 aprés J.C., elles sont fondues en une seule, un municipe dont l’indépendance totale à l’égard de Carthage est exprimée par l’épithète liberum, libre, qui lui est attribuée.
Ce municipe obtient, en 260 ou 261aprés J.C., le statut de colonie qui l’assimile à Rome elle-même, et qu’il porte encore fièrement au Bas-Empire.
La Générosité des Notables (l’évergétisme)
Dans les cités romaines les notables qui détenaient le pourvoir, finançaient à leurs frais toutes les grandes réalisations monumentales.
Tout homme qui briguait un poste ou voulait se rendre digne d’une nomination importante dédiait un monument public, donnait des spectacles ou offrait au peuple un banquet.
Il se conduisait ainsi en « évergète » (bienfaiteur) de la cité.
Les inscriptions de Dougga révèlent ainsi le nom, les titres et les liens de parenté des riches et généreux donateurs qui ont embelli la ville.
|

|
Ils appartenaient à de grandes familles locales comme celle des Marcii dont les membres ont construit deux des plus beaux édifices de la cité sous le règne de Marc-Aurèle. L. Marcius Simplex et son fils L.Marcius Simplex Regilianus ont financé la réalisation du Capitole, un de leurs parents P. Marcius Quadratus, celle du théâtre.
* Evergètisme et évergèsies à Dougga
|